L'entretien - N°122

Pagodes chinoises en bois
La construction de grande hauteur en bois, une grande nouveauté ? Pas si sûr ! Les chinois maîtrisaient déjà la performance il y a près de mille ans, sans colle ni clous, ni le moindre morceau d’acier. Si leurs pagodes ont plus rarement été construites en bois que celles des japonais, ils comptent néanmoins sur leur territoire le plus vieux spécimen en bois du monde : la pagode de Yingxian, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Construite en 1056, celle-ci atteint les 67 mètres de hauteur avec huit étages, pour un plan octogonal de 30 mètres de diamètre. Posée sur un socle de quatre mètres de hauteur, elle est composée d’une double structure de poteaux : une couronne intérieure constituée de 8 poteaux, et une couronne extérieure de 24 poteaux. Pour reporter les charges en porte-à-faux sur les colonnes, les chinois recouraient aux dougong, des pièces de bois très ouvragées, savamment imbriquées, servant à répartir le poids des poutres horizontales. Les dou sont les premières pièces posées sur la colonne, qui servent de base solide aux supports en formes d’arc appelés gong, qui à leur tour soutiennent une poutre ou un autre gong. Plusieurs dougong peuvent ainsi être superposés. Dans la pagode de Yingxian, on trouve 54 dougong différents. Ce système constructif génère une certaine élasticité de la structure, qui résiste ainsi particulièrement bien aux séismes, et permet de minimiser les déformations provoquées au fil du temps par le poids qu'elles supportent, raison pour laquelle l’édifice tient bon depuis près d’un millénaire, et a survécu face à plusieurs séismes de magnitude importante.

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