N° 131 - Mai 2021

Mobilité

> La décarbonation des mobilités fait feu de tout bois

À l’heure où le volet transport de la loi climat et résilience est accusé de manque d’ambition, et que la perspective de voyager se réouvre avec l’assouplissement des restrictions sanitaires, la période est propice à questionner l’impact de l’évolution des mobilités sur l’architecture. Impliqué dans un quart des émissions mondiales de GES, le transport est un des secteurs à décarboner en priorité, à la fois via la mutation des moyens de déplacement, qui implique la création de nouveaux types d’aménagements, mais aussi par le développement d’infrastructures elles-mêmes moins impactantes. La place du stationnement dans la ville est questionnée, les transports en commun et l’énergie électrique nécessitent des équipements adaptés, tandis que les fractures créées par les infrastructures d’échelle régionale voire nationale invitent depuis quelques années à recréer des liaisons piétonnes, à échelle humaine, dans lesquelles la familiarité du bois est appréciée. De son côté, vivement critiqué pour son impact carbone, le secteur aérien sommé d’engager sa mutation dispose d’un premier levier d’évolution dans la conception-même des aéroports. Aussi étonnant que cela puisse paraître dans un secteur qui évoque davantage le bitume que l’écologie, le bois est ainsi en train de trouver une place de plus en plus importante dans ces programmes, évolution dont ce numéro propose de témoigner. Son usage dans ce registre est pourtant tout sauf insolite car le matériau était utilisé dès le néolithique pour le franchissement des rivières, et a été régulièrement employé dans la construction des ponts au Moyen-Age et au XIXe siècle. Mais c’est surtout l’invention du lamellé-collé qui a donné au matériau une nouvelle légitimité dans les ouvrages d’art, réaffirmée plus récemment avec la conscientisation de la crise climatique. En témoignent deux ambitieux projets en cours de développement : en Norvège, Knut Selberg travaille sur la conception d’un pont autoroutier de 1 350 mètres en structure bois-béton ; en France, Archipente, CBS/CBT et Lignatech développent STENT, un projet de surélévation de l’autoroute Lyon-Saint-Etienne, dont le tablier collaborant bois-béton mobiliserait des grumes entières de gros bois , dans la continuité des travaux de Julius Natterer. Si le bois trouve une place croissante dans tous ces programmes, force est de constater que la mixité des matériaux y est indispensable. Voilà donc un sujet où le défi sociétal se révèle aussi prioritaire que la collaboration de toutes les forces vives !

Sarah Ador


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