Bardages bois innovants

Rédigé par Alice HERAS
Publié le 03/06/2021

Dossier réalisé par Alice HERAS
Dossier publié dans le Séquences Bois n°131 > La façade bois à la conquête des bâtiments. 


Envelopper un bâtiment de bois est une manière efficace de lui apporter du caractère et des performances techniques, acoustiques et thermiques notamment. Le matériau, qui bénéficie toujours de son aura écologique, est de plus en plus souvent utilisé par les architectes pour cette application. Or, la façade bois a connu ce qu’on pourrait appeler une « transition » difficile. Longtemps réservée aux maisons individuelles, elle n’a pas toujours été posée dans les règles de l’art dans les bâtiments de plus grande taille, lorsque celle-ci a commencé à être prescrite plus massivement, au début des années 2000. « On ne peut pas mettre du bois en façade sans respecter les exigences réglementaires et les DTU de pose. Cela dessert l’image du bois, car la façade aura beaucoup de chances de mal vieillir », explique Benoît Coulon, co-fondateur de Woodenha, entreprise spécialisée dans l’amélioration des performances du bois. Et en effet, nombreuses ont été les malfaçons et les poses hâtives de bardage bois. Visibles de tous, elles donnaient à penser que le bois n’était sans doute pas la meilleure des solutions pour l’extérieur. 

Mais les choses ont, fort heureusement, beaucoup évolué depuis : l’innovation dans le traitement du bois, dans les accessoires et les modes de pose, a élargi le champ d’application du matériau en façade. Chauffer le bois à très haute température, l’imprégner de liquides acétyliques ou d’alcool furfulyque, permet ainsi aux essences de progresser en classe d’emploi et de devenir durables et résistantes aux agressions des UV et des insectes lignivores. Ces traitements apportent aussi généralement une valeur ajoutée esthétique, en homogénéisant la teinte du bois et permettant un grisaillement équivalent des parties exposées ou pas aux intempéries. 

C’est au niveau de la protection incendie que l’innovation dans les traitements et les accessoires (membranes et pare-pluie), permet désormais une utilisation du bois en façades d’immeubles où il était autrefois banni. Le document de référence dans ce domaine, « Bois construction et propagation du feu par les façades » vient, à ce titre, d’être réactualisé (décembre 2020), par le CSTB . Il établit clairement quels sont les bâtiments soumis à des exigences réglementaires de propagation du feu par les façades, à savoir ERP de 1ère à 4ème catégorie, IGH et bâtiments d’habitation de 3ème, 4ème famille et IMH en rénovation. Le document impose surtout l’obtention d’une appréciation de laboratoire attestant de la non propagation du feu par les façades, liée à la réalisation d’un essai LEPIR 2, soit un essai par type de produit dont le coût est estimé à 40 000 euros. Cela a poussé les entreprises à se regrouper pour développer de nouvelles solutions communes, permettant de mutualiser les essais. Ce groupement, piloté par Bois HD, le centre d’ingénierie de l’école d’ingénieurs ESB, rassemble à ce jour 12 entreprises et deux organisations professionnelles. Une solution a déjà été développée, nominative pour les membres du groupement, qui leur permettra d’enrichir leur offre de produits dédiée aux bâtiments de grande hauteur. Une bonne nouvelle pour les fabricants et pour les prescripteurs… [...]

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