Conçu pour regrouper les salariés de toute la région, le nouveau siège de la Caisse d’Epargne prend place dans le parc d’activités Valmy, en limite nord de Dijon. On pourrait longuement discuter cette localisation, qui implique l’artificialisation de terres agricoles en périphérie dijonnaise, et induit des migrations pendulaires plus importantes pour les salariés de toute la région . Néanmoins, il était toujours temps pour les architectes d’en tirer un projet qui minimise ses impacts environnementaux. Ayant d’abord été missionnés pour la programmation du projet dans son ensemble, ceux-ci ont eu la chance de travailler sur l’opération relativement en amont. L’agence a commencé par considérer que la voiture ne serait pas obsolète de sitôt, quand bien même le tram passait à côté, plus adapté à des déplacements depuis le centre-ville que depuis les bourgades pavillonnaires alentour. L’institution bancaire s’était de toute évidence engagée à ce que les salariés acceptant d‘allonger leurs distances domicile-travail puissent stationner sur place. Par ailleurs, la clinique contiguë accroissait les besoins de stationnement locaux. Sans stratégie mutualisée, l’ensemble de ces facteurs aurait eu une conséquence considérable sur la qualité des espaces publics. A priori, un parking souterrain aurait pu prendre place sous le bâtiment de bureaux, avec l’avantage d’être hors de vue. Mais il aurait nécessité des terrassements considérables, et un recours inévitable à un volume important de béton. Les architectes ont préféré proposer un parking silo, c’est-à-dire une superstructure multi-niveaux dédiée au stationnement. C’est un curieux objet urbain, qui a le mérite d’assumer la réalité de nos mobilités encore largement carbonées. « Nous nous sommes interrogés sur la place de l’architecte dans ce genre de programmes, et nous nous sommes rendus compte qu’un parking silo était une base nécessaire dans la transition écologique », explique Mathias Romvos, associé fondateur de l’agence Graam Architecture. Plus souple qu’une solution infrastructurelle, ce modèle a surtout permis d’engager trois démarches réduisant l’impact environnemental du projet : prévoir une forme de réversibilité du projet, minimiser les terrassements en l’implantant au plus proche de la pente naturelle, et surtout, le construire avec un matériau renouvelable (le bois), que l’agence emploie dans tous ses projets depuis plus de deux décennies. [...]

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