ÉTUDE ÉCONOMIQUE : Le vrai prix de l’engagement bois

Rédigé par Sarah ADOR
Publié le 31/08/2020

Article paru dans Séquences Bois n°127

Établissements publics d’aménagement initialement chargés de développer la ville nouvelle de Marne-la-Vallée dès 1972, EpaMarne et EpaFrance travaillent actuellement sur un périmètre de 44 communes réparties entre la Seine-et-Marne, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne, où ils produisent l’essentiel des opérations résidentielles. Depuis trois ans, les deux organismes ont la particularité de mener une politique volontariste en faveur de la filière bois et biosourcée, en prescrivant l’utilisation de ces matériaux aux promoteurs, et en promouvant plus largement certaines évolutions de la construction en faveur « du climat, de la mobilité, de la cohésion sociale et territoriale, de la santé, de la nature et de l’innovation ». 

Dans le but de mesurer l‘impact économique d’une telle évolution des pratiques, cette expérience accumulée a récemment fait l’objet d’une étude technique et économique destinée à documenter le sujet des coûts de construction dans les projets innovants et biosourcés. Conduite de manière indépendante par le trio Adéquation, Overdrive et A003 Architectes, cette étude a été rendue publique début juillet. Menée sur un corpus de 2 984 logements issus de 20 opérations lancées par EpaMarne-EpaFrance dans les trois dernières années, comparé à un corpus de 713 logements construits dans des opérations plus conventionnelles, elle parvient à démontrer que l’usage de matériaux biosourcés n’engage qu’un surcoût moyen de 160€ HT par mètre carré de surface de plancher, tandis que l’usage d’une structure 100% bois n’accroit le budget que de 100€ HT pour la même unité de surface. Dans le cas d’une structure mixte bois-béton, l’étude démontre que l’impact économique est négligeable. Si les matériaux coûtent plus chers à l’achat, EpaMarne et EpaFrance indiquent que l’équilibre financier peut néanmoins être atteint par une stratégie d’achat groupée. Par ailleurs, l’étude indique que les surcoûts proviennent bien davantage de paramètres programmatiques (une densité importante, des parkings enterrés), de la configuration spatiale du projet (compacité, insertion dans le site), de caractéristiques du site (nature du sol engendrant des fondations spéciales, topographie accidentée, forme de la parcelle), mais aussi du type de montage du projet et de marché de travaux (les entreprises générales générant de nombreux surcoûts de sous-traitance par exemple). En travaillant sur ces paramètres avant tout, on peut désormais affirmer que les légers surcoûts occasionnés par une démarche environnementale sont tout à fait amortissables. 

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