GUIDE | LUMIÈRE SUR LE BOIS

Rédigé par Anne-Sophie GOUYEN
Publié le 27/12/2022

Dossier réalisé par Anne-Sophie GOUYEN
Dossier publié dans le Séquences Bois n°138

La forêt évolue en fonction des facteurs du milieu et de la main de l’homme, qui en sculpte son épais manteau vivant, non pas pour son simple besoin, mais aussi pour l’idée qu’il se fait du futur, où les arbres qu’il a plantés auront capté assez de lumière pour devenir ceux que sculpteront ses petitsenfants. Des arbres dont ils se serviront surement pour bâtir des espaces qui auront toujours besoin d’une attention à l’ombre, et à la lumière, composantes essentielles des ambiances qui participent au bien-être humain. 

Alors que le dossier de ce numéro revient à la base de ce qu’est le bois – un arbre –, nous pouvons nous demander ce qu’apporte la lumière dans sa constitution ? Nécessaire à sa croissance, elle alimente ses plus jeunes feuilles en pénétrant la canopée d’une forêt. Elle est source de renouvellement. Dans le documentaire Sculpteur de lumière1, Matthias Bonneau, explique sa vision du métier de forestier : « Quand tu es en forêt, ce qui va faire la croissance des arbres c’est le sol, la pluie et la lumière. Tu ne peux pas commander à la pluie de tomber, tu ne peux pas vraiment modifier la composition du sol, donc la seule chose sur laquelle tu peux vraiment agir c’est la lumière, en coupant des arbres. Tu es toujours en train de jouer avec cette lumière, directe, diffuse, qui réfléchit. Tu es sans arrêt en train de sculpter la lumière ». Dans le numéro 136, nous évoquions le silence comme expérience architecturale, créée par la matière, l’espace et la lumière. En suivant les pas de Louis Kahn2, évoquons alors la lumière. Selon Junichirô Tanizaki, dans son célèbre ouvrage l’Eloge de l'ombre, « la beauté n'est pas une substance en soi, mais rien qu'un dessin d'ombres, qu'un jeu de clair-obscur produit par la juxtaposition de substances diverses. (...) le beau perd son existence si l'on supprime les effets de l'ombre ». Le matériau bois est justement l’un de ceux qui attrape le plus d’ombres. Ses nervures et ses textures le rendent poreux, parfois noueux. Mettre en lumière le bois, c’est révéler ses motifs, ses teintes chaleureuses et ses aspérités variées. En l’observant de près, en comprenant ses caractéristiques intrinsèques, il est alors possible de l’agencer pour créer des puits de lumière, de le tailler, pour fabriquer des luminaires et même de le transformer, pour le rendre transparent, plus résistant ou encore flexible comme un textile. Alors, rideau... et lumière !


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