LE GUIDE : Le bois s'installe dans la rue

Rédigé par Olivier NAMIAS
Publié le 11/03/2019

Dossier réalisé par Olivier NAMIAS
Dossier publié dans le Séquences Bois n°119 Plus la peine d’aller à la campagne pour vivre sa vie au grand air. Depuis une dizaine d’années, les projets d’aménagements invitent les citadins à investir l’espace urbain d’une ville désormais soucieuse d’environnement et d’écologie. Réaménagement de friches, création d’écoquartiers, installation de lignes de tramways sont autant d’occasions d’inventer une vie à l’extérieur, ou l’on peut aussi bien pique-niquer, prendre le soleil, lire, faire du sport… Convivialité et détente donnent un visage aimable à un espace public soumis à de fortes contraintes d’usages. 

Le vandalisme, les effusions de joie ou simplement le manque de soin mettent le mobilier urbain à rude épreuve. Peu de matériaux sont admis dans ce milieu interdit aux objets fragiles, et le bois est de ceux-là, au côté des bétons et des aciers. « Chaque année, au salon des maires, les élus qui testent nos bancs jugent souvent plus chaleureux et agréables nos produits avec assise bois, qui ont pourtant la même ergonomie que leurs versions métal », explique Gilles Boudou, de la société toulousaine Aréa. Cette qualité est un atout indéniable du bois, que l’on va retrouver sur toutes les pièces qui rentrent en contact avec l’usager — dossier, assises — en priorité, venant souvent en remplissage ou en revêtement d’une structure acier ou béton assurant le contact avec le sol. C’est que, dans la rue, tout est affaire de classe, et l’élégance naturelle du bois ne suffit pas toujours à atteindre les niveaux de classe 3 ou 4 exigés par la réglementation. « La réglementation norme banc et assise NF P 99-610 demande une classe d’emploi minimum de niveau 3 si les éléments de bois qui font le mobilier d’assises ne sont pas en contact avec le sol et la classe 4, si la structure est en contact avec le sol et l’eau » rappelle Gilles Boudou. Ce qui incite à recourir aux essences exotiques : ipé, okoumé, autre, en s’assurant que les pièces importées portent le label FSC, même si les fabricants sont bien conscients des limites de ce tampon dès lors que les forêts exploitées sont loin. Pourquoi, alors ne pas recourir aux essences locales ? D’autres motifs viennent limiter cette option, selon Gilles Boudou : « les maîtrises d’œuvre aimeraient prescrire un bois de pays non traité, mais les contraintes de ce type d’essence fixent des limites, notamment pour les bancs. Le robinier n’a pas besoin de traitement, mais sa morphologie est telle qu’il ne permet pas de faire des lames de deux mètres de longueur, à moins d’envisager d’abattre autant d’arbres qu’il faut de lames. Le chêne et le châtaignier sécrètent un tanin protecteur qui tache les vêtements ». Ils conviennent à des utilisations en façade, mais pas en mobilier urbain. Pour Gilles Boudou, des essences offrent pourtant une bonne alternative aux bois exotiques : le pin traité en autoclave, ou le frêne, qui peut atteindre la classe 3 après traitement. « Le frêne n’est pas sensible aux insectes, mais aux champignons qui se mettent en surface. Pour parer à ces attaques fongiques, nous appliquons sur nos bancs des lasures à base d’eau qui ne dénaturent pas l’aspect du bois, et le teintent légèrement. ». Une protection qu’il convient d’entretenir tous les ans. Les villes sont-elles prêtes à faire cet effort pour la promotion du bois local  et maintenir dans leurs rues une atmosphère conviviale ? (...)

La suite du dossier est à découvrir dans le numéro 119 de Séquences Bois.

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