« Bâtiment intégré à l’environnement, respect du site, dialogue avec l’existant. » Ces formules idiomatiques sont si répandues chez les architectes qu’il est difficile d’y prêter attention en qualité d’information. Et pourtant ! Souvent galvaudées, elles n’en présentent pas moins, dans certains cas, le double avantage de la justesse et de la concision. L’usage de ces aphorismes n’est-il pas légitime lorsqu’il s’agit de résumer les qualités principales du projet de Guinée Potin à Riec-sur-Bélon, petite commune de quelque 4 000 habitants du Finistère sud ?

Contrairement aux équipes qui lui étaient opposées lors du concours en 2017, l’agence nantaise n’a modifié ni la volumétrie ni l’aspect extérieur de la maison curiale, rachetée au diocèse par la municipalité, afin d’y loger des locaux associatifs. La salle des fêtes, simple boite de bois coiffée d’un toit à deux pentes, est disposée à l’angle nord-ouest de la parcelle, à l’endroit où, à demi camouflée par les murs de clôture et les massifs arbustifs, elle n’oblitère pas la lecture globale de la façade nord de la maison, dont l’architecture vernaculaire était jugée essentielle à la préservation du caractère du centre-bourg. Entre ces deux masses - l’ancienne et la nouvelle -, un discret corps de bâtiment, construit en maçonnerie sur un seul niveau, abrite l’entrée, les loges, les sanitaires et les locaux techniques. « Il n’est pas si facile de convaincre les élus du bien-fondé d’une démarche qui consiste à tirer parti de l’architecture traditionnelle et à s’en inspirer. Cela ne marche pas à tous les coups ! prévient Hervé Potin, cofondateur de l’agence en 2002. Certains élus voient dans les grands volumes de béton blanc des gages de la modernité et du dynamisme de leur action. » [...]

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