Cerné par une double rangée de platanes centenaires, le champ de foire de Gannat (6000 habitants, sud de l’Allier) offre désormais des zones d’usage clairement identifiées. À l’ouest de ce projet conçu sous la direction du paysagiste Luc Léotoing : une aire en stabilisé, dédiée aux grandes manifestations. À l’est : un jardin engazonné, flanqué d’une halle qui regroupe un office de tourisme, un espace couvert de 115 m2 et des programmes autrefois disséminés sur le site (local de l’association de pétanque, sanitaires publics, locaux logistiques). « L’enjeu était de dessiner un bâtiment à l’échelle du champ de foire », explique Simon Teyssou, architecte fondateur de l’Atelier du Rouget. En somme, « d’intensifier les usages » sur un espace public de plus de 2,5 hectares.

De fait, la proportion effilée de l’équipement (40 m de long pour 6,50 m de large, seulement) permet d’ourler le côté du jardin qui longe la rue des Frères-Degand. L’architecte souligne que longueur de l’ouvrage est équivalente à celle de l’école primaire Jean-Jaurès, construction voisine du milieu du XXe siècle. « Ce que j’aime dans cette halle, c’est une triple référence », détaille-t-il. Il faut y voir « une évocation de l’architecture ordinaire des années 1950, très représentée dans le quartier », mais aussi des analogies avec « les petites fabriques néoclassiques du XIXe siècle » et « l’architecture moderne. » Certaines dispositions de l’espace laissent ainsi peu de doute sur l’identité de l’illustre maître d’œuvre du Bauhaus qu’il convient de convoquer : « Il n’y a aucun poteau dans les angles du bâtiment. Nous avons masqué l’ensemble de la charpente derrière un lattis de châtaignier, qui fabrique un plan parfaitement horizontal et continu, à l’exemple du sol en béton quartzé. » [...]