À Vevey, une surélévation en bois réussit une intégration presque parfaite en adoptant le langage formel et chromatique d'un élément ajouté préexistant : les jardins d'hiver, eux aussi en bois.

L'art de surélever une structure patrimoniale est un travail de funambule. Il s’agit de trouver l’équilibre entre l’acte de dissimuler l'ajout et celui d’en assumer l’impact. Il n'est pas rare que des surélévations supposées dis­crètes s’avèrent très visibles. L'erreur la plus courante est de supposer que la dissimulation des changements contribue forcément à l’intégration harmonieuse des ajouts dans l’existant. Les surélévations apparentes qui reprennent les codes chromatiques du bâtiment sur lequel elles adviennent ou qui adoptent un langage architectural supposé neutre, peuvent produire l'effet inverse de celui escompté.

Le temps démasque le plus souvent les tentatives de dissimulation, rendant apparents des choix formels que l'on croyait discrets et enveloppés de neutralité. Les élé­vations en murs-rideaux miroir sur des bâtiments du XIXe siècle, courantes dans les années 90, incarnent aujourd'hui le mauvais goût de l'époque qui leur a don­né naissance. Le choix du bureau Rapin Saiz de suréle­ver un petit bâtiment classé va à l'encontre de cette conviction que la dissimulation et la neutralité garan­tissent l’intégration. Leur intervention s'efforce plutôt de travailler sur une interaction structurelle et formelle entre l'existant et l'ajout. Dans ce cas, l'ajout ne cherche pas à se faire oublier, ou pire à se camoufler, mais plutôt à entrer en synergie avec l'ancien. C'est une volonté assumée de composition de l'existant et de l'ajout. [...]

Maîtres d'ouvrages : Privé

Maîtres d'oeuvres : Rapin Saiz Architectes

BET bois : Ratio Bois Sàrl

Entreprise bois : NC

Date de livraison : 2019
Surface : 252 m2

Volume de bois utile : NC
Lieu : Vevey (Suisse)