L'info en + | AVOIR DU FLAIR

Rédigé par Anne-Sophie GOUYEN
Publié le 08/11/2022

Article paru dans Séquences Bois n°137

Les nouveautés dans le monde de la foresterie ne sont pas seulement basées sur des technologies mais se dirigent aussi sur les capacités animales. Alors que le RAF propose une formation à la traction animale pour le débardage afin de s’initier au bon usage du cheval de trait, une société Suédoise, présen­tait cet été, lors de la foire forestière internationale Elmia Wood, les capacités naturelles canines pour localiser les arbres infestés par les scolytes, qui repré­sentent l’un des nuisibles les plus agressifs, répandus et redoutés des forêts européennes. 

« Nombre d’épicéas sont dévorés de l’intérieur par les scolytes qui grouillent sous l’écorce. Une vision d’horreur, on est en juillet, ce n’est que le début. Et je dois m’estimer heureux, ce ne sont des flammes véritables qui les dévorent… » écrit Mathias Bonneau  à ce sujet à l’été 2022. Pour gérer une invasion, les arbres doivent donc être rapidement éliminés : plus la contami­nation est repérée tôt, plus il est facile de l’endiguer. Mais les scolytes se nour­risent des cellules de bois sous l’écorce, les rendant invisibles à l’oeil nu. Pour repérer une attaque en cours qui débute, il faut trouver les trous de pénétra­tion entourés de sciure rousse sur l'écorce : les scolytes commencent à forer. En écorçant, on détecte alors les impressionnantes galeries qu’ils creusent. « Le développement larvaire sous-cortical et la présence de champignons véhiculés par l'insecte au cours du travail de forage entraînent la destruction des tissus conducteurs de sève conduisant à la mort rapide du sujet atteint. » L’entreprise SnifferDogs recherche les épicéas scolytés à l’aide du flair des chiens, en les formant à reconnaître les signaux olfactifs des scolytes extrê­mement précocement. Des essais sur le terrain ont été menés en collabora­tion avec l'Agence suédoise des forêts et l'Université suédoise des sciences agricoles, démontrant que les chiens pouvaient détecter et localiser un épicéa nouvellement attaqué jusqu'à une distance de 100 mètres et ce, dès le début de l’infestation. Des données GPS ont été récoltées pendant les expérimen­tations : les chiens ont identifié rapidement les sujets ou les groupes infestés, pour des degrés différents d’invasion. Contrairement à un oeil humain qui doit s’approcher à moins d’un mètre, le chien peut donc fouiller plus rapide­ment de plus grandes surfaces infestées. 


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